Coteaux, Maisons et Caves de Champagne – Patrimoine de l’UNESCO
Il s’agit des lieux où fut développée la méthode d’élaboration des vins effervescents, grâce à la seconde fermentation en bouteille, depuis ses débuts au XVIIe siècle jusqu’à son industrialisation précoce au XIXe siècle.
Les biens inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO
Le bien se compose de trois ensembles distincts : les vignobles historiques d’Hautvillers, Aÿ et Mareuil-sur-Aÿ, la colline Saint-Nicaise à Reims et l’avenue de Champagne et le Fort Chabrol à Epernay.
Ces trois ensembles – soit le bassin d’approvisionnement que forment les coteaux historiques, les unités de production (les caves souterraines) et les espaces de commercialisation (les maisons de Champagne) – reflètent la totalité du processus de production de champagne.
Le bien illustre clairement comment cette production a évolué d’une activité artisanale très spécialisée à une entreprise agro-industrielle.
Un savoir-faire traditionnel
Critère (iii) : Les coteaux, maisons et caves de Champagne sont le résultat d’une expertise perfectionnée, génération après génération, d’une organisation interprofessionnelle exemplaire et de la protection de l’appellation, ainsi que du développement des relations interculturelles et d’innovations sociales sur une longue période de temps, auxquels les femmes ont aussi pris part.
Grâce au développement de savoir-faire traditionnels, les Champenois ont surmonté de nombreux obstacles, autant dans les vignes (climat rude et sols crayeux plutôt infertiles), que dans le processus de vinification, grâce à leur maîtrise des techniques de production du vin effervescent, de l’assemblage et de la mise en bouteille.
L’entreprise du champagne a également profité des contributions entrepreneuriales et technologiques des Britanniques et des Allemands.
L’équilibre entre les vignerons et les maisons de Champagne a permis de développer une structure interprofessionnelle pionnière qui est toujours active.
Des processus de production précis
Critère (iv) : Comme l’héritage des pratiques viti-vinicoles perfectionnées au fil des siècles, la production en Champagne est basée sur le bassin d’alimentation (les vignobles), les sites de production (les vendangeoirs, où les raisins étaient pressés, et les caves) et les centres de vente et de distribution (le siège social des maisons de Champagne).
Ces éléments sont fonctionnellement imbriqués et intrinsèquement liés au substrat crayeux sur lequel pousse la vigne, qui est facile à creuser et que l’on retrouve dans l’architecture.
Le processus de production spécifique du champagne, basé sur la deuxième fermentation en bouteille, requiert un vaste réseau de caves.
À Reims, l’utilisation des carrières de craie gallo-romaines et médiévales et le creusement de caves à Épernay ou sur les coteaux ont conduit à la formation de paysages souterrains exceptionnels – le côté caché du champagne.
Le champagne étant exporté dans le monde entier depuis de XVIIIe siècle, le développement commercial a entraîné un urbanisme particulier qui intègre des objectifs fonctionnels et de représentation : les nouveaux quartiers ont été construits autour des centres de production et de vente, reliés aux vignobles et aux voies de transport.